Les capitalismes à l'épreuve de la pandémie

Un livre original à lire pour comprendre la crise COVID. Les cadres anciens de la théorie économique ne sont pas adéquats pour décrypter cette « congélation » de l’économie. Ce n’est pas une crise économique traditionnelle. Il faut donc mobiliser d’autres outils conceptuels :1-Commençons par la théorie de la régulation. Ce qui est nouveau dans cette crise, c’est que tout est largement imprévisible et les anciens modèles sont inopérants. La finance reste sonnée et ne peut plus orienter l’économie. Les acteurs eux-mêmes ne peuvent prendre de décisions d’investissement dans cette situation d’incertitude. Reste l’État et son intervention déterminée tente de donner un cadre avec la prise en charge du chômage.2-On peut imaginer un capitalisme unique. L’auteur nous détrompe, il y en trois et chacun va adopter un comportement différent face au COVID! Les trois formes de capitalismes de « plateforme », a) le chinois, c’est-à-dire contrôlé par un état b) US c’est-à-dire dirigé par le marché et c) l’Europe avec un modèle anthropogénique à imaginer centré sur la santé avec un mode de vie plus frugal.3- Dans sa conclusion, l’auteur souligne que l’avenir est ouvert ! La société est prête à changer devant les nouveaux défis, la perception des priorités évolue rapidement. La finance est détrônée et n’est plus considérée comme source de bonnes décisions et est impuissante à fournir des solutions avec des produits financiers. Les scientifiques deviennent les figures montantes et vont peser sur le débat politique, ils intervenaient déjà directement sur le climat avec le GIEC. Le secteur de la santé deviendra prioritaire et imposera ses priorités sur l’économie et la finance.Remarquons que les capitalismes de plateforme sortent renforcées de la crise du COVID et mettent sous pression les systèmes productifs nationaux. Seuls les secteurs de l’information et de la recherche médicale sont sortis renforcés de cette crise du COVID.Bien évidemment une réponse politique nouvelle devrait voir le jour pour trouver un compromis. Espérons qu’un ordre social puisse s’organiser autour des biens communs !